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06 Apr 2017

« Inhumanitas » de Marie-Béatrice Ledent : une leçon de vie, mais pas celle que l’on croit…

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Lorsque Marie-Béatrice Ledent m’a proposé de lire son nouveau roman, « Inhumanitas », je n’ai pas hésité une seconde. J’avais énormément aimé son premier livre, « La douleur du silence », et je ne pouvais pas passer à côté de cette lecture !

L’histoire part d’une base plutôt simple : Henry, un petit garçon de sept ans, est très gravement malade. Pour donner à son fils une chance de vivre, l’Agent Fédéral Eric Daniels va devoir changer l’inacceptable. Si la Loi se dresse déjà en travers de sa route, c’est sans compter sur un étrange secret qui refait surface en même temps qu’un nom : Blake Nelson.

Je pensais avoir affaire, au départ, à une simple histoire d’enfant malade qui compterait son lot de miracles et de leçons de vie sur la maladie. Et même si j’aurais sûrement apprécié ma lecture dans ce cas précis (seulement d’une manière différente), j’ai vite pris conscience que ma lecture serait tout autre !

Pour commencer, je le dis honnêtement ; j’ai mis un ou deux chapitres pour rentrer dans l’histoire. Mais une fois que c’était fait, je n’avais qu’une envie : trouver un moment de libre pour poursuivre ma lecture et connaître la suite ! J’étais scotchée par les rebondissements que nous proposent l’auteur, et j’ai trouvé que les personnages et leurs décisions étaient vraiment imprévisibles. Il faut dire que je m’attendais toujours à voir l’humanité ressortir de sa taverne et illuminer cette triste histoire… Et chaque fois, mes espoirs étaient déçus et ma lecture n’en était que plus succulente et impatiente ! L’auteur n’est pas complaisante, elle ne ménage pas ses personnages, et on s’imprègne des revendications de ce père furieux contre un système mal foutu et inhumain.

L’auteur nous amène là où on ne veut pas aller, mais c’est pour la bonne cause. Parce qu’en lisant les dernières lignes de ce très bon roman, je n’avais qu’un mot à la bouche : « Putain ! ». Excusez ma vulgarité mais il était très dur à retenir celui-là, après une telle claque ! 😉

Quelle place la morale doit-elle avoir dans les choix que nous faisons ? La vie d’un enfant vaut-elle tous les sacrifices ? Faut-il pardonner un acte humain et désespéré sous prétexte qu’il n’est qu’humain, justement ? Pourquoi la justice est-il si injuste et imperméable à toutes les souffrances et les enjeux vitaux de ceux qu’elle prétend protéger ? Les personnes mauvaises, qui ne ressentent aucune culpabilité, existent-elles dont vraiment ? Qui est le gentil, qui est le méchant, quel choix est le meilleur ? On se perd dans nos questions, on change d’avis, on s’interroge. On comprend ce père et on espère d’un système dénué de sentiments qu’il comprenne des actes dictés par le plus vif sentiment qui existe : l’amour de parents pour leur enfant. En vain ? Je vous laisse le découvrir…

Soyez sûrs de ne pas être indifférent à cette histoire ! J’ai été tenue en haleine par l’auteur et je sais qu’elle a réellement fait les bons choix de narration et d’écriture. Des choix qui poussent le lecteur à réfléchir et à réagir. C’est la tête et le cœur pleins de questions que j’ai achevé ma lecture (mais j’en aurais bien repris un peu) ! La plus grande question qui nous trotte en tête étant : jusqu’où serions-nous allés à sa place ?

L’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? 

Pour retrouver cette pépite, c’est ici, pour 2,99€ seulement en ebook !

23 Nov 2016

Née à la mauvaise époque, mais pas désespérée !

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Vous l’aurez peut-être remarqué, j’ai été plutôt absente ces derniers temps. J’ai eu une rupture amoureuse à digérer après trois ans et demi de relation, et ayant déjà écrit un livre sur ma première, je n’avais plus qu’à ruminer celle-là ! Mais j’ai la chance de rebondir assez vite sur mes défaites et de ne jamais rester dans l’obscurité trop longtemps. La douleur est réelle, le manque est palpable, mais la vie continue.

Je vais discuter aujourd’hui, tout particulièrement, de ma vision de l’amour. Parce que voilà, j’ai une section humeurs sur mon site et ce n’est pas pour rien : je savais qu’un jour arriverait où j’aurais envie de m’étaler sur les tumultes de la vie ! 😉

Je me faisais cette réflexion, il y a quelques jours, alors que je discutais avec une amie : je ne suis pas née à la bonne époque. Notre époque, comment je la vois, comment je NOUS y vois ? Nous sommes devenus, jusque dans nos relations amoureuses, de purs produits de consommation. Les valeurs, la rage de vaincre, la force et le courage de réparer la moindre chose réparable, même en piteux état… A présent, lorsqu’une relation ne frise pas la perfection, lorsqu’une personne a des défauts ou des états d’âme qu’on se sent incapable de supporter, on la jette et on va chercher ailleurs si l’herbe est plus verte.

Mais bordel… L’amour ne passe-t-il pas au dessus de tout lorsqu’il est sincère ? Est-on vraiment aussi bêtes et feignants pour ne pas prendre la peine de réparer une relation qui, à la sueur du temps et d’un amour volontaire, deviendrait la relation d’une vie ?

Suis-je trop niaise ou juste née trop tard ?

Je n’ai aucun mal à quitter quelqu’un que je n’aime plus. Tout comme je trouverais normal de quitter quelqu’un qui use de la violence, par exemple. Mais jamais, ô grand jamais, je n’aurais idée de quitter quelqu’un parce qu’il a des problèmes d’argent, qu’il ne fait pas les tâches ménagères, qu’il fait des blagues pas drôles, ou qu’il aime les films d’action et pas moi. Tant que j’aime cette personne, je suis ouverte à tout, à tous les combats, mais je ne me vois pas mourir dans cinquante ans sans elle !

Ma première rupture, pour ceux qui ont lu mon roman ‘Ma boule de Neige » a été assez dure à supporter. Je ne savais pas pourquoi on me quittait, je ne pouvais que faire des suppositions, et je n’avais aucune base pour avancer. Je me suis relevée seule, avec peine, et j’ai réussi à passer à autre chose. Malgré cela, tout au fond de moi, la blessure demeure, la blessure de l’abandon, de l’incertitude. Et cela même si ma vie se porte bien mieux sans cet homme !

Ma seconde rupture me fend le cœur dans le sens où RIEN n’est irréparable mais on choisit quand même d’aller chercher du neuf autre part. Ce qui est, comme vous l’aurez compris, en totale contradiction avec mes principes les plus importants.

Alors, après quelques jours de larmes et de colère, j’ai fini par faire ce que je sais faire de mieux : rebondir. Ne rien oublier, ne rien renier, mais me servir de cela comme d’un tremplin.

J’ai toujours rêvé d’être une certaine personne sans jamais oser le devenir. Jamais je n’ai vécu seule. J’ai toujours eu à mes côtés quelqu’un pour nettoyer mon linge, changer mes ampoules, faire la vaisselle. Je n’ai jamais eu l’occasion de vivre seule, de grandir par moi-même et d’être une femme libre. C’est ce qui a ralenti mon évolution et m’a empêché de sortir de ma zone de confort. Créant malgré moi un climat particulier complètement incompatible avec une relation amoureuse qui se projetterait dans l’avenir.

Seulement voilà, la souffrance est à elle seule un meilleur moteur que la routine. La routine nous porte sans jamais dévier de son chemin. Il faut parfois dans la vie se prendre certaines claques et avoir de forts déclics pour descendre de voiture et continuer la route à notre manière.

Je ne suis plus une petite-fille. Je suis une femme, et cela, je n’en avais pas bien conscience il y a quelques semaines. Mais c’est ainsi. Je connais la personne que j’ai envie d’être, elle sommeille en moi depuis tant d’années que j’ai eu le temps de l’observer sous toutes les coutures sans jamais oser la réveiller.

Je suis une femme belle, motivée, généreuse, vivante, amoureuse de l’amour, pleine d’espoirs et tous mes défauts ne prendront jamais le pas sur mes qualités. Je suis quelqu’un de bien. Et vous, qui êtes peut-être dans la même situation, je peux vous le dire : vous êtes quelqu’un de bien aussi !

Il y a quelques semaines, je pensais que ma vie s’arrêtait et que mon monde cessait de tourner. C’est faux ! Nous perdons une partie importante de nous, de notre vie… Mais nous ne sommes pas seuls.

Il me reste une chose très importante dans cette histoire : moi. C’est quelque chose qu’on ne me volera jamais, qu’on n’abîmera jamais. C’est moi, Manon. Je suis ma première amie, mon premier soutien, et je sais que je peux compter sur moi. Bon, il y a mes chats aussi, mais moi d’abord ! 😉

Voilà, cela me fait du bien d’écrire tout cela ! Je n’étais pas dans un état d’esprit aussi vainqueur lors de mes précédentes ruptures, elles avaient un goût bien différent et pourtant elles n’étaient pas plus douloureuses que celle-ci, au contraire, car je pense n’avoir jamais été aussi déçue que dernièrement. Mais ne jamais oublier que ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort ! Et j’aimerais faire passer un message : l’amour, c’est sacré… Purée, ne le jetez pas pour des raisons superficielles et terre à terre, je peux vous garantir qu’à 40 ans, en regardant derrière vous, il y a 90% de chances que vous vous en mordiez les doigts ! Moi, je ne veux pas que cela m’arrive même si personne n’est à l’abri de l’erreur, c’est pour cela que je laisse mes sentiments me porter vers le haut plutôt que de me faire couler. Je sais qu’ils m’aideront toujours, quelle que soit la situation.

Je vous embrasse tous, et vous souhaite une bonne journée ! 

©Manon Grelha

Crédit image : Weheartit.

06 Nov 2016

Accepter la critique pour progresser !

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J’en ai déjà parlé dans un précédent article, la gestion des critiques est une affaire délicate mais nécessaire. Aujourd’hui, je reviens sur un point en particulier de la critique : l’aide qu’elle peut nous apporter. Cette critique, qui vous sera bénéfique et qui ne pourra que vous aider à vous améliorer et à produire des textes de qualité, porte un nom bien connu : la critique constructive. 

J’ai longtemps appréhendé les retours dits « négatifs » sur mon roman. Mais grâce à d’adorables personnes dont l’honnêteté n’entachait en rien la bienveillance, j’ai appris à accepter la critique. La personne qui m’a le plus aidée à appréhender cela avec sérénité, c’est Leslie Héliade. Alors, un grand merci à elle…

Toutes les critiques respectueuses sont bonnes à prendre. Par respectueuses, j’entends celles qui ne visent pas à vous descendre, à vous critiquer pour le plaisir de se sentir intelligent ou important, bref, une critique qui pointe des défauts du doigt sans omettre les bons côtés, et toujours formulée sans intention de blesser.

Des critiques, mine de rien, j’en ai reçu beaucoup. Voilà comment je les ai prises…

Une collègue, en lisant mon premier jet de « Ma boule de Neige », avait trouvé certains passages assez lourds. Soit je faisais trop de comparaisons (« comme une vieille chaussette ») soit je m’étendais sur des détails insignifiants, comme le personnage qui sale sa salade ou qui décrit la couleur de son papier-toilettes (j’exagère à peine). Sur le moment, j’ai été vexée. Vraiment. Je ne vais pas mentir pour me faire voix de la sagesse, cela ne servira à rien ! Avec le recul, j’ai relu mon texte, et j’ai supprimé ces effets inutiles. J’ai eu du mal mais il le fallait. Le résultat, après plusieurs mois de travail, n’en est que plus bénéfique ! En effet, en relisant mon roman pour la énième fois dans le but de couper les passages inutiles, j’avais suffisamment confiance en mon texte pour savoir quoi supprimer, quoi laisser, ce qui servait mon histoire et ce qui n’était que remplissage ou obstination inutile de ma part. Alors, pour cette critique, merci à ma collègue.

Un ami, toujours après une lecture du premier jet de « Ma boule de Neige », m’a gentiment dit que l’écriture au présent, c’était burk. Je n’étais pas d’accord, j’ai râlé, moi j’aimais bien le présent (na !). Et puis, avec le recul, je me suis remise en question. Est-ce parce que l’on aime quelque chose que l’on doit s’en tenir à nos facilités et mettre de côté l’avis des lecteurs ? Dans le même temps, j’ai fouiné dans mon stock de romans, et j’ai regardé… La plupart était écrit au passé. Et mon texte écrit au présent n’avait aucune ambition particulière, aucun effet de style souhaité sinon de ne pas trop m’embêter lors du commencement de l’écriture il y a trois ans. L’histoire ne nécessitait pas un temps qui accroche, qui entraîne dans l’action et qui se déroule sur le moment. Grâce à son conseil, j’ai repassé mon texte au passé, profitant au passage de cet exercice pour améliorer mon récit et l’étoffer. Et bien, au final, j’étais très contente du résultat… Ne pas avoir fait la sourde oreille s’est révélé utile et comme ça, aucun regret. Merci à lui !

Dernièrement, j’ai fait lire les premiers chapitres de mon futur roman à une collègue. Elle n’a pas apprécié, je ne suis pas dupe ! Malheureusement, je n’ai pas trop saisi pourquoi. Pour autant, j’étais dépitée et sur le point d’abandonner. A me dire que dès le premier lecteur, mon histoire n’emballait pas des masses, la boucle était bouclée et je me faisais à l’idée de tout laisser tomber. Mais, même s’il n’y avait pas réellement de critique ni donc de remarque à proprement constructive, j’ai fini par prendre en compte cette réaction. J’en ai parlé sur twitter, évoquant ma remise en question… J’espérais avoir des retours, des conseils. Et grâce à d’adorables personnes, j’ai pu avoir de vrais retours sur le premier chapitre. Des retours qui m’ont ouvert les yeux ! Ils étaient plus « négatifs » que positifs dans le sens où ce que j’attendais réellement, ce jour-là, c’était de savoir ce qui clochait. Leslie Héliade (ainsi que Flo Renard, une adorable personne), encore une fois, a su m’aider et je sais qu’elle continuera à le faire et à m’offrir ses précieux conseils. Grâce à elle et à ses remarques « sans prendre de gants » comme elle le dit, j’ai repris mon premier chapitre et j’ai travaillé pour le rendre plus intéressant, plus entraînant, bref, pour lui donner un sens et une raison d’être qui lui manquait ! J’ai compris le problème et même s’il est dur d’admettre qu’il y avait un problème… Au moins, à force de travail, je saurais le régler et je ne pourrais qu’être fière de moi !

Avec cela, avez-vous réellement envie d’ignorer les critiques négatives, voire de les redouter ? Je ne nie pas que certains n’iront pas de main morte, et n’auront peut-être aucune intention de vous aider, bien au contraire. Mais dans chaque retour, même le plus sombre, il y a du positif. Ce positif, c’est ce que vous allez tirer de ce que l’on vous dit ! N’ayez pas peur, vraiment. Vous êtes capables de vous améliorer toujours plus, votre talent ne demande qu’à s’épanouir, qu’à s’affiner. Seul, un écrivain n’est rien ! Nous écrivons par passion, mais ce n’est pas la passion qui nous lit. Sans lecteur, nous pouvons tout aussi bien tourner en rond ! Avec des retours, n’importe lesquels, nous ne pouvons qu’avancer et devenir meilleurs.

Bon, par contre, je vous rassure les amis : je ne cautionne en aucun cas les descentes en règle des écrivains sous prétexte qu’on n’a pas apprécié un livre. Il y a quelques heures j’ai eu la tristesse de constater que certains commentaires pouvaient aller jusqu’à qualifier des romans de « médiocres » ou de « débiles »… Alors qu’un simple « je n’ai pas apprécié, et voilà pourquoi » aurait sans doute eu plus de sens. Ne tenez aucun compte de la méchanceté, elle n’est pas bonne conseillère !

Voilà mon avis sur la question.

Une critique vous a-t-elle déjà marquée particulièrement ?

01 Nov 2016

« Une ex » de Gina Dimitri : le livre qui vous passera l’envie de rompre !

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Lorsque je suis tombée sur ce roman grâce à un événement facebook, il était évident que j’allais, si je ne gagnais pas le concours proposé, l’acheter sans hésitation. Voici le synopsis :

Elle est étrange, cette fille.
Elle prétend qu’elle était avec sa meilleure amie, Cara, au moment du meurtre.
Elle dit que c’est une autre qui a commis ce crime.
Mais que penser de ces lettres, écrites depuis son ordinateur ? Ces lettres d’une violence extrême, envoyées à son ancien petit ami, des semaines avant sa mort ?

Elle est étrange, cette fille.
Elle prétend qu’elle l’aimait.
Elle dit qu’elle ne l’a pas enlevé, séquestré, torturé puis assassiné.
Mais qui est-elle vraiment ?
Une meurtrière ? Une psychopathe ? Ou juste UNE EX ?

Pour être totalement transparente, il faut que je vous avoue avoir commencé il y a deux ans, un roman dont le thème est similaire. Avec une ex gênante, de la torture et de la colère… (que je ne sortirais sans doute jamais, l’ayant écrit sous le coup d’une colère bien réelle !) Une histoire très différente mais un thème qui me plaît définitivement ! Ce n’est pas que je sois une ex psychopathe et que je m’y reconnaisse (point du tout !)… Mais voilà, il y a des sujets comme ça qui font mouche et c’est pour moi l’un de ceux-là 😉

Alors, j’ai bien aimé ce roman. C’est un huis-clos oppressant, qui m’a littéralement mis les nerfs à vif. Les personnages tournent en rond et nous embarquent dans ce tour de manège dont on aimerait parfois qu’il s’arrête enfin. J’ai vraiment eu l’impression d’être tournée en bourrique, et même si c’est agaçant, l’auteur est très douée pour nous pousser à lire la suite, nous embrouiller l’esprit et nous donner envie de nous taper la tête contre les murs ! Je vous rassure, c’est un compliment !

Certains passages sont tellement gores et atroces qu’on se demande si on doit en être horrifiés ou se pâmer d’admiration devant un tel spectacle… Il règne dans ce roman une ambiance d’horreur, de violence, de hargne, que j’ai beaucoup apprécié. C’était bien le but, je pense. On ne dirait pas, mais j’adore les histoires assez sombres voire carrément glauques !

Quand le final m’a apportée des réponses, je ne m’attendais certainement pas à tous ces liens, ces rapprochements si logiques en fin de compte. Le personnage principal de Théa se joue tellement de nous et de nos nerfs qu’il est impossible de démêler le vrai du faux, de voir où elle veut réellement en venir. Malgré cela, je déplore une fin qui m’a laissée… sur ma faim ! Certaines de mes questions sont restées sans réponse et je n’ai pas bien saisi qui faisait quoi, dans cette fin… Certaines subtilités m’ont certainement échappée, on ne peut pas savoir lire entre toutes les petites lignes 😉

Je ne me suis attachée à aucun personnage (là encore, je pense que c’est le but), mais j’ai bien ri. L’auteur insuffle à son roman une dose d’humour qui fait mouche au beau milieu de cette folie et de cette séance de torture barbare dont on cherche les coupables. Certaines piques « marrantes » volent assez bas mais c’est le personnage de Théa (qui a de l’étrangeté à revendre) qui veut cela. Au point que j’avais parfois envie de lui mettre des claques, mais c’est bien le maître mot du personnage : la provocation. Une provocation qui ne suffit pas à nous rendre catégorique sur cette simple question qui nous tient en haleine : est-elle coupable, oui ou flûte ?

A vous de le découvrir !

L’avez-vous lu ? Avez-vous déjà eu des ex un peu spéciaux voire carrément flippants ? 😀

30 Oct 2016

L’hirondelle

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La belle hirondelle incomprise

Que chaque jour le malheur brise

Tente en vain de s’élancer

Mais de voler ses ailes se sont lassées.

Ses pattes sur les branches

Têtues, refusent de les quitter

Trop fatiguées pour s’envoler

De cette vie sans revanche.

A ses ailes, des poids sont attachés

Tels les boulets à sa frêle cheville

Les autres oiseaux ne cessent de se moquer

De cet intrus affaibli par la vie.

  ©Propriété intellectuelle de Manon Grelha

Peuvent-ils seulement comprendre

Qu’elle n’est pas comme les autres

Peuvent-ils ne plus se méprendre ?

A la vie en revient la faute.

  ©Propriété intellectuelle de Manon Grelha

La belle hirondelle blessée

N’a plus la force de se battre

Plus rien à recevoir, à donner

De cette douce existence grisâtre.

  ©Propriété intellectuelle de Manon Grelha

Sur sa branche elle veut rester

Pas de voyage, pas d’épopée !

Seulement une certaine chaleur

Qui saurait lire dans son coeur.

  ©Propriété intellectuelle de Manon Grelha

Elle n’est peut-être pas faite pour voler

Pas née pour être ce qu’elle est

Elle n’a pourtant rien d’une étrangère

Cette hirondelle belle comme une chimère.

  ©Propriété intellectuelle de Manon Grelha

Ses jolies ailes blanches lui appartiennent

Et ses yeux noirs comme la nuit

Voient à leur seule manière

Comment accueillir chaque lundi.

©Manon Grelha

« Le code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayant causes, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du code de la propriété intellectuelle.”

Crédit image : ici.

28 Oct 2016

« L’ombre du papillon » de Marilyse Trécourt : un addictif retour vers le passé !

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C’est avec plaisir que je vous parle aujourd’hui du prochain roman de Marilyse Trécourt, « L’ombre du papillon », que j’ai eu la chance de découvrir en avant-première. Alors, avant tout, merci à elle pour ce SP !

L’ombre du papillon, c’est l’histoire de Thomas qui se retrouve propulsé loin dans le passé après avoir poussé la porte de sa maison d’enfance. Au sens propre du terme ! Quand il se regarde dans le miroir, il y retrouve le Thomas de ses 18 ans… C’est toute sa vie qu’il va devoir revivre une seconde fois, mais refera-t-il les mêmes choix ?

Alors, sans vous mentir, j’ai commencé à lire ce livre à 22h30 environ, et je l’ai terminé à 03h30 du matin ! Pour la petite anecdote, je commençais le boulot à 6h… Mais je ne regrette vraiment rien ! Une fois que j’avais commencé, il m’était très difficile de m’arrêter. Ne croyez pas, hein, j’ai essayé de reposer mon téléphone et de faire une vraie nuit de sommeil ! Mais je n’ai pas réussi à m’en décoller…

Premièrement, je trouve l’histoire originale. Recommencer sa vie, oui, mais pas n’importe comment… Car le personnage va vraiment revivre les vingt dernières années, seconde par seconde, et abandonner durant vingt ans la première vie qu’il s’était construite, ce qui inclut sa femme et ses enfants… J’ai trouvé cela assez dur, et je me suis demandée si je le prendrais vraiment comme une chance au bout du compte. Et puis, se retaper le bac par dessus le marché, voilà quoi ! 😉

Mais le personnage appréhende cela plutôt sereinement à mon goût, et il nous démontre avec une grande force de vaincre qu’il faut se battre pour avoir la vie qui nous plaît. Même si cela finit mal et que cela demande parfois des efforts, il ne faut jamais oublier ses rêves, et surtout, toujours essayer ! C’est ainsi qu’il se cherche une voie professionnelle qui lui plaît vraiment, qu’il aide sa famille et ses amis à trouver le bonheur qu’ils n’avaient pas dans leur première vie… Et pour autant, malgré tous ces changements que l’on croit positifs de prime abord, l’auteur réussit à nous faire douter et on se demande laquelle des deux vies est la meilleure pour lui. Car, à l’issue de ces vingt ans, il devra décider dans quelle vie il continuera à exister ! La première, ou celle qu’il vient de reconstruire… Le choix se révèle cornélien, je peux vous le dire.

J’ai beaucoup aimé voir le personnage être confronté à une actualité dont il a déjà connaissance. Par exemple, les attentats du 11 septembre. Je savais que l’auteure en passerait forcément par là mais je ne savais pas comment elle se débrouillerait. Je n’en dirais pas davantage pour éviter le spoil, mais j’ai trouvé le final de ce « problème » plutôt ingénieux. Et triste à la fois….

Car si cette aventure nous amène sur le chemin de la passion, des choix dictés par le cœur et par le courage de mener la vie que l’on veut et non que l’on peut… Elle nous apprend également que nous ne sommes pas maîtres de tout et que la vie se charge souvent de nous.

Je vous avoue que j’ai deviné une partie du twist final dès la moitié du livre, parce que je suis super intelligente (haha) ou à cause d’un indice qui m’a paru flagrant. Il n’en reste pas moins original, et de toute manière, vu le roman extrêmement riche que nous offre l’auteure, ce n’est qu’une aiguille dans une botte de foin ! Surtout que le final est marquant, d’une tristesse complexe et délicate, et il y a des aspects et des décisions auxquels je ne m’attendais vraiment pas.

Pour conclure, je dirais donc que dans la lignée de « Otage de ma mémoire », Marilyse Trécourt nous livre ici un nouveau très bon roman, addictif et original, une histoire qui interpelle et qui nous pousse à nous questionner… Dans un style toujours aussi simple, agréable et fluide ! Quand vous l’aurez commencé, si vous arrivez à vous en détacher, donnez-moi votre secret !

Alors, bravo ! J’espère qu’il aura le succès qu’il mérite. Il sortira le 05 novembre 2016, à vos agendas !

Quand vous l’aurez lu, donnez m’en des nouvelles !

©Manon Grelha

26 Oct 2016

« Il était une fois la fée Chabada » de Lucie Brasseur : un conte pour adultes, entre rêves et réalités…

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« Il était une fois la fée Chabada » de Lucie Brasseur est un véritable petit bijou. Ma chronique commence bien fort, mais voilà il fallait que je le dise avant toute chose !

J’ai profité d’une opération « livre gratuit » sur Amazon pour me procurer ce roman qui m’intriguait par son histoire toute en paradoxe et en étrangeté. Voici, pour bien saisir la portée de l’histoire contée par Lucie Brasseur, le synopsis de son roman :

« Maryline, prostituée la nuit, écrit le jour des contes pour enfants. Un soir, elle est arrêtée par les Mœurs. En garde à vue, une cartomancienne lui prédit « la rencontre qui changera sa vie ». Incarcérée et accusée de meurtre, elle clame pourtant son innocence. Pour rendre supportable la détention, elle se met à écrire le conte Des Poupées Géantes et de la Poussière de Joie. »

Alors, premièrement, j’aimerais dire que le style de l’auteur est incroyable. Jamais une fausse note, toujours étoffé, élaboré sans jamais nous rendre la lecture pénible, bien au contraire. Et puis, quelle imagination ! Pas une page d’ennui, pas une page qui ne vaille pas la suivante, tellement le récit nous tient en haleine et n’en finit jamais de nous surprendre.

J’ai été très intéressée par le paradoxe que représente Maryline : pour pouvoir rêver, s’évader dans son monde imaginaire, cette femme plonge chaque nuit dans un univers bien plus sombre et vil que celui de ses rêves. Et jamais cela ne l’abîme, jamais cela ne l’entraîne aussi bas que l’on pourrait croire ; car, si elle fait ça, c’est pour avoir tout le loisir de rêver, de s’adonner à sa passion, l’écriture de contes qui envoit enfants et même adultes dans un univers enchanté dont elle seule a le secret ! Je me suis attachée à son personnage rêveur et idéaliste.

Pourtant, il m’est arrivé, au cours du récit, de me mettre à douter. Tout l’accuse et même les conclusions du psychologue accablent de manière plutôt crédible cette pauvre femme qui rêve pour écrire ou qui écrit pour rêver, au choix. Je me demandais si on ne loupait pas quelque chose, si dans le fond elle ne nous emmenait pas dans sa folie… Je n’en dis pas plus pour ne pas révéler le nœud de l’histoire, mais vraiment, l’auteur sait amadouer ses lecteurs, créer le doute pour finir par nous livrer une vérité qu’on avait sous le nez depuis le départ !

La vie de Maryline en prison est ponctuée par ses rêves qui lui permettent d’écrire la suite des aventures de la Fée Chadaba, que très généreusement l’auteur choisit de nous livrer. Pour nous laisser nous échapper, quelques instants, à l’instar de Maryline, de ce monde trompeur et injuste ? J’avoue que j’étais septique, que je me demandais si j’allais vraiment apprécier de lire un conte « pour enfants ». Et bien, j’ai été autant entraînée par l’imaginaire de Maryline que par sa réalité, qui se mêlent et ne font plus qu’un par moments. C’est un conte pour enfants certes, mais les adultes seront ravis de cette histoire fascinante de Poupées Géantes et de Championnat des Mondes ! Personnellement, j’ai beaucoup apprécié.

Bravo pour ce joli roman, surprenant, entraînant. Contre toute-attente, nous nous mettons nous aussi à rêver au beau milieu de cette vie pourtant bien compliquée.

 

L’avez-vous lu ? Qu’en avez-vous pensé ?

©Manon Grelha

Ce roman vous fait envie ? Il est disponible sur Amazon, au format broché et numérique. Alors vous êtes tenté par ce voyage au pays des rêves, c’est ici.

23 Oct 2016

Tu me manqueras, petit Stéphane…

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J’ai retrouvé sur mon ancien blog un article que j’avais écrit durant mon stage en maternelle. A l’époque, j’avais dix-neuf ans et un projet d’avenir très flou. Pour autant, je me souviendrai toujours de ce stage, et en particulier du petit Stéphane, que je vous laisse découvrir…

« Lorsque j’ai commencé mon stage, le directeur de l’école maternelle m’a dit de but en blanc : « Dans la classe de Monique, il y a un petit garçon, Stéphane, qui est un peu spécial. Il lui faudrait une AVS pour s’occuper personnellement de lui en classe, mais les parents ne reconnaissent pas qu’il a un problème. Peut-être que tu pourrais t’occuper de lui et essayer de le canaliser un peu ». Sur le moment, je me suis dit : «J’ai une tête d’AVS ? Je suis là pour apprendre à m’occuper de tous les enfants, et on me jette aux côtés d’un enfant en difficulté…». Je n’étais pas d’accord du tout. Et puis, l’idée d’un enfant souffrant d’un handicap mental me faisait peur. Je ne savais pas encore m’occuper des enfants « sans problèmes », alors une telle responsabilité me filait les pétoches. Comment m’occuper de lui ? Comment l’éveiller ? Est-ce qu’il est violent ? Qu’entendait-il par « spécial » ?

Je suis allée dans sa classe. J’y ai découvert un adorable petit garçon.

Stéphane est un enfant qui, à 5 ans, a les réactions d’un très petit enfant. Il ne sait pas faire de phrases, exprimer de sentiment, de besoin. La plus longue phrase qu’il m’ait dite, c’est « Et voilà ! ». Il se promène partout dans la classe pendant que les autres enfants font des activités. Il ne sait même pas ce qu’est une activité. La maîtresse n’a pas le temps de s’occuper de lui. Elle lui donne un jeu avec des jetons de couleurs tous les jours et le laisse se dépatouiller avec. Il est un peu dans son monde, il est très dur de communiquer avec lui, de lui faire comprendre quelque chose et de lui expliquer une consigne simple. En gros, Stéphane ne peut pas faire grand-chose seul.

C’est sans m’y attendre que je me suis attachée à lui. Au fil des jours, il me semblait de plus en plus naturel d’aller tous les après-midis m’occuper de lui, lui tenir compagnie, jouer avec ses jetons et essayer de l’éveiller. Dans un premier temps, ce fut un échec. Je n’arrivais à rien lui apprendre ni à fixer son attention sur quelque chose.

Et un jour, le miracle s’est produit. Je lui ai dit « Tu veux faire un puzzle ? », il a dit « oui ». Et il l’a fait. Au début, je l’aidais beaucoup. En à peine quelques jours, le petit garçon isolé auquel on refourguait des jetons pour l’occuper savait faire seul des puzzles, aimait ça, et en redemandait. Sur le moment, je me suis sentie très fière. Pour moi, c’était une victoire. Au lieu de tourner en rond dans la classe pendant que les autres enfants fabriquaient leur calendrier de l’avent, Stéphane assemblait des pièces pour constituer des images. Il demandait mon aide, mais il se débrouillait très bien tout seul. Je partais souvent à la recherche de nouveaux puzzles pour lui faire plaisir.

Je me suis dit que je pouvais pousser le bouchon plus loin. Je lui ai montré beaucoup de livres, je lui ai posé des questions simples, j’ai essayé de le faire parler. Je lui ai appris à dire les noms des animaux et j’avais de très bons résultats. J’étais épanouie dans mon stage, grâce à lui.

Je l’ai mis devant un ordinateur, et j’ai joué avec lui. Il était passionné par l’écran, même s’il ne comprenait pas le but du jeu. Mais il découvrait des choses, que personne n’avait jamais eu le temps de lui faire découvrir.

Un après-midi, alors que c’était le jour des jeux de société, la maîtresse s’est assise à côté de Stéphane et moi. Elle m’a dit : « Tu sais, mardi c’est son dernier jour, il part vivre en Thaïlande ».

Je n’ai pas bien réalisé. J’ai feint d’être étonnée et j’ai juste lâché un « Ah, d’accord ». Au fond, quelque chose s’écroulait en moi. Je me sentais plombée, triste, fatiguée. Trahie, presque. Je m’étais occupée de lui pendant des semaines, je l’avais pris sous mon aile sans rien demander, et finalement, je me levais chaque matin, heureuse à l’idée de le retrouver. C’était mon petit Stéphane. Mon petit Stéphane qui me suivait jusqu’au dortoir des petits pendant que je m’occupais d’eux, pour que je lui mette son manteau. Mon petit Stéphane qui me parlait avec ses yeux, à défaut de savoir le faire avec sa bouche. Mon petit Stéphane qui réussissait à présent à finir des puzzles de 20 pièces en même pas deux minutes. Mon petit Stéphane qui parfois se mettait à rigoler tout seul, et qui m’entraînait avec lui.

Je m’étais en quelque sorte dévouée à lui. Quand j’étais en classe, j’y étais davantage pour lui que pour les autres. Pourtant, le but de mon stage était d’apprendre à m’occuper des enfants, à animer les activités, à les accompagner dans l’apprentissage des gestes de la vie quotidienne. J’avais préféré lui consacrer la majeure partie de mon temps, au point d’en faire le point central de mon rapport de stage.

Je me suis dit qu’après tout le temps que je lui avais consacré, qu’après les efforts que j’avais fait pour éveiller sa curiosité et ses capacités, je méritais mieux que d’être mise au courant deux jours avant son départ. N’étais-je pas aussi importante pour lui qu’il l’était pour moi ? Non. C’était ça la vérité : NON.

Le dernier jour, je suis restée avec lui. Même sa maîtresse m’a dit : « Pour son dernier jour, je te laisse avec Stéphane, c’est quand même toi qui t’en es occupée ». Quand j’ai dessiné sa main pour le dessin du calendrier, elle m’a laissée écrire le premier mot derrière. Je me suis sentie encore plus triste. Cela signifiait que je n’avais pas inventé tout le temps que je lui avais consacré. Elle-même l’avait vu, et estimait que j’étais la personne qui méritait d’écrire le premier « Tu nous manqueras ».

Lorsqu’il est parti avec son papa, je me suis mordue les lèvres. Il ne fallait pleurer. Il partait pour un endroit chouette, il était avec ses parents, je n’avais pas à être triste. J’avais fait ce qu’il fallait, et maintenant c’était juste terminé. Mais non. Il a fallu. Il a fallu que je lâche ma larme, parce que sinon, je ne l’aurais pas laissé partir.

Il ne se souviendra peut-être pas de moi. Peut-être qu’il sera très heureux en Thaïlande. Je l’espère franchement.

Mais moi, je ne l’oublierai pas. Ses petits yeux noirs, ses joues bien rondes, son pull rouge « Cars ».

La veille de son départ, je l’ai pris sur mes genoux pour la première fois. Lorsqu’une petite fille a pris sa place, et qu’elle est ensuite partie aux toilettes, j’ai vu Stéphane regarder à droite, à gauche, méfiant, puis se dépêcher de venir sur mes genoux. J’ai eu envie de le serrer contre moi. Je l’aimais, cet enfant. Oui, c’était un amour affectueux, un amour bienveillant. Je voulais l’aider, je voulais qu’il se sente un peu comme les autres enfants. Je trouvais qu’il méritait autant que les autres qu’on s’occupe de lui. Il ne méritait pas qu’on le mette dans un coin et qu’on ne se soucie que des enfants bêtement qualifiés de « normaux ».

J’espère qu’il ne perdra pas le peu que je lui ai apporté, là-bas. J’espère que ses soucis vont s’améliorer, qu’il sera heureux, et que quelqu’un lui trouvera pleins de nouveaux puzzles à faire.

Tu me manqueras, Stéphane.« 

Et il me manque toujours…

©Manon Grelha

22 Oct 2016

Quand une chanson m’inspire…

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Je ne sais pas vous, mais quand j’écris, j’ai besoin de musique. Certaines scènes me demandent une concentration extrême et donc le silence le plus total. Pour d’autres… je n’ai besoin que de m’abandonner, lâcher prise, pour laisser parler mon cœur et éveiller des émotions chez le lecteur. En cela, j’aime écouter des musiques qui provoquent en moi des émotions, afin d’insuffler à mon texte cette même beauté qui me traverse en l’écoutant.

Dans une des scènes de « Ma boule de Neige », c’est ce qui s’est passé. J’écoutais et pensais à une musique précise. Cette musique, c’était celle-ci : You belong to me, de Vonda Shepard. Si j’avais compté le nombre de fois où je l’ai écouté durant l’écriture de mon roman, j’aurais vite perdu le fil ! On doit bien avoisiner les 600 écoutes, au moins !

Alors oui, on peut dire que c’est LA chanson d’inspiration de mon roman. Tout ce qu’elle éveillait en moi, je le retranscrivais à travers mes personnages, leurs sentiments, leurs angoisses, leurs larmes, leurs sourires…

♥

« — J’ai toujours rêvé de danser un slow avec l’homme de ma vie.

— Sur quelle musique ? s’étonna-t-il.

Il se leva, gêné, et posa ses mains sur mes hanches.

— Pas besoin de musique, dis-je en plantant mes yeux dans les siens. La musique, elle est là.

J’effleurai de ma main l’emplacement de son cœur.

J’avais supplié mille fois Maël de danser avec moi. Avec ou sans musique, je voulais danser, me coller au corps chaud de l’homme de ma vie, et me laisser porter. Il avait bien fait de refuser ; il n’était pas celui à qui je devais m’abandonner ainsi.

Je laissai tomber ma tête sur le torse de Raphaël, passai mes bras autour de sa taille, et commençai à me mouvoir d’un pied sur l’autre. Je sentais la musique, je l’entendais vibrer en moi, elle était si douce et belle à la fois. Raphaël suivit le rythme. Ses mains larges sur mes hanches me firent frissonner.

J’avais l’impression de flotter sur le plus beau des nuages, de me laisser porter par le courant tranquille d’un fleuve, de voler au dessus de l’océan. Dans les bras de Raphaël, je me laissais transporter et faisais le tour du monde. Je posai mes mains sur ses deux joues, et offris à sa bouche plusieurs baisers frénétiques. J’étais si bien près de lui. Tellement bien que j’en oubliais presque si j’étais vivante ou non. Était-ce normal d’être si épanouie, si paisible, si amoureuse ? Étais-je au paradis ? Pouvait-on réellement ressentir de si belles choses sur Terre ?

Nous nous laissâmes bercer quelques minutes. Je ne me lassais pas de ce contact, cette danse muette mais expressive. J’étais amoureuse, et c’était un sentiment d’une violence si rare qu’il me submergeait presque. »

Et vous, la musique vous inspire-t-elle ?

©Manon Grelha

Crédit image : Pinterest

20 Oct 2016

« Pourquoi tu ne l’envoies pas à une maison d’édition ? »

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Cette question, « Pourquoi tu ne l’envoies pas à une maison d’édition ? », je serais riche si on m’avait donné un euro à chaque fois qu’on me l’a posée ! Quand j’annonce que j’écris des romans, ça ne loupe pas. Chaque fois, je dois expliquer que non seulement je ne l’ai pas envoyé à un éditeur, mais en plus, je n’en ai pas envie. Autant dire que ce point de vue provoque la surprise et l’incompréhension, ce que je peux aisément concevoir.

Alors, voilà, pourquoi ?

  • La peur (ou la flemme) de recevoir des refus

Je sais bien que si on ne tente rien, on n’a rien. Mais soyons lucides, le monde de l’édition est impitoyable. Les maisons d’édition reçoivent des tonnes de propositions tous les jours, et quand bien même nous avons écrit un roman que nous qualifions de « bon », il y a peu de chances qu’il tire davantage son épingle du jeu que tous les autres bons romans qu’ils doivent recevoir. Et même s’ils lisent votre roman, qu’ils le trouvent intéressant, rien n’assure qu’ils vous proposeront un contrat tant les places sont limitées et les choix draconiens. Alors oui, j’ai choisi de m’épargner l’attente insupportable, la lettre de refus poliment tournée et impersonnelle au possible, les déceptions en boucle, l’impression que mon livre ne plaît à personne. Peut-être qu’un jour, je me laisserais tenter… Mais ce n’est pas encore d’actualité.

  • La peur du plagiat

Cela manque peut-être de modestie, mais c’est un fait : j’ai peur du plagiat. Maintenant, je me sens un peu plus rassurée dans le sens où j’ai publié mon livre, sous mon nom, avec un copyright, et qu’en cas de plagiat, j’aurais toutes les preuves possibles pour me défendre. Mais un jour, sous un article traitant justement du copyright, j’ai lu un commentaire qui m’a fait froid dans le dos. La pire crainte de l’auteur : une dame avait envoyé son roman à une maison d’édition, qui l’avait remerciée par une lettre de refus ordinaire. Rien de bien exceptionnel ! Sauf qu’un an plus tard, l’un des écrivains phares de cette maison d’édition sortait son nouveau livre, et elle a été effarée de constater qu’ils s’étaient très largement inspirés de son histoire et ses personnages. Alors, je ne sais pas si c’est vrai ou si c’est exagéré, mais je m’en souviendrai toujours, de ce commentaire. Il a été l’un des leviers de mon envie d’indépendance et d’auto-édition. Les manuscrits que l’on envoie passent dans les mains de comités de lecture qui, pour la plupart, sont constitués d’écrivains. Comment avoir complètement confiance ? Je suis peut-être la championne de la paranoïa, mais voilà, j’y peux rien, maintenant ça me bloque !

  • L’indépendance

En m’auto-éditant, j’ai choisi ma date de sortie, les personnes à qui je décidais de faire découvrir gratuitement mon roman, la couverture, le style d’écriture, l’épilogue… J’avoue redouter les exigences d’un éditeur. Et s’il m’imposait une horrible couverture qui ne correspond pas du tout à mon roman ? S’il voulait que je change mon histoire ? Et s’il se fichait dans les grandes largeurs de moi ? J’ai tout choisi, sur les conseils de quelques lecteurs et amis, et cette liberté m’a vraiment fait du bien. On n’est jamais mieux servis que par soi-même, même s’il est plus compliqué de se débrouiller que de compter sur autrui !

  • La proximité avec les lecteurs

J’ai peut-être moins de lecteurs que si je laissais une maison d’édition prendre les commandes pour moi. Après tout, je suis écrivain, et dans ma vie privée, je suis agent en gare. Je n’ai aucune connaissance dans la pub, le marketing, la promotion… Je suis une vraie quiche et les ventes de mon livre le prouvent ! Et pourtant, j’adore recevoir les avis de mes lecteurs, leur proposer des concours, offrir mon ebook sur un coup de tête à une personne que j’apprécie, discuter avec écrivains et lecteurs ! C’est comme une grande famille qu’on n’a pas envie de quitter ! Je ne veux pas perdre cette marge de manœuvre qui me permet de rester proche de tout le monde tout en me laissant maître de tout !

  • Les éditeurs peu scrupuleux

Qu’on se le dise bien, je me suis renseignée. Comme tout le monde, j’ai hésité avant de faire mon choix. Mais ce choix, je l’ai fait pour une raison toute simple. Mon livre, je l’aime très fort, et je préfère que son destin soit entre mes mains qu’entre celle d’un éditeur qui se fichera bien de tout mon travail et de mon rêve ! Les éditeurs qui proposent des contrats alambiqués et désavantageux au possible, je pense qu’il y en a beaucoup. Ils ne sont pas tous comme cela, c’est évident. Mais on risque plus de tomber sur ceux-là, que sur l’éditeur réputé qui prendra tout à sa charge en tenant compte de notre avis, nous propulsera vers le haut et nous rendra riche ! J’ai découvert sur le net trop d’histoires d’écrivains arnaqués par des maisons d’éditions. Rien pour me rassurer, donc ! Je ne suis ni Marc Lévy, ni Guillaume Musso, par quel miracle serais-je mieux traitée que la plupart des écrivains tournés en bourrique ? Je ne suis pas encore prête à prendre ce risque, même mesuré, même incertain.

Comme il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, je me déciderais peut-être un jour à envoyer mon roman à des maisons d’édition. Mais qu’on se le dise, ça ne sera pas l’esprit tranquille et le cœur plein d’espoir ! J’ai toujours été assez pessimiste, et dans un milieu aussi difficile que celui de l’édition, c’est un trait de mon caractère qui ne risque, hélas, pas de changer !

Et vous, auteurs auto-édités, pour quelles raisons avez-vous fait ce choix ? 🙂

©Manon Grelha

Crédit image : Lelabodeledition

Je profite de cet article pour vous partager le site très instructif d’une amie de lycée qui s’est lancée avec courage dans le blogging à plein-temps. N’hésitez pas à consulter ses articles pour apprendre plein d’astuces sur le blogging, elle sait de quoi elle parle ! J’ai eu la chance d’être interviewée sur son site par rapport à mon expérience d’écrivaine sur Kindle, foncez le lire ! 🙂

 

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